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rue
ELMIRE
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Origine
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Anciennement
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2 avril 1890
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Données historiques |
Devant le notaire J.
Chartrand, l'honorable
Louis Beaubien* (1837-1915) fait cession du
terrain de cette rue. En 1913, deux usines occupent le
côté nord de la rue, soit la Campbell Manufacturing
Co. et la Montreal Shirt and Overall Factory. Aucun
document ne justifie cette dénomination, qui pourrait
rappeler un membre de la famille Beaubien.
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Source : LA VILLE DE
MONTRÉAL. Les rues de Montréal-Répertoire
historique. Montréal, Méridien, 1995, 547 p |
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Description sommaire de la voie
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Notes |
Comme
indiqué dans le guide de toponymie de la ville, le nom
remonte à 1890 & la rue se trouve sur un terrain
cédé par l'honorable Louis Beaubien (1837-1915: fils du
docteur Pierre
Beaubien (1796-1881) & père de Joseph
Beaubien (1865-1949), maire d'Outremont de 1910 à
1949). Le guide nous met sur la piste en disant que "...
cette dénomination ... pourrait rappeler un membre de la
famille Beaubien".
Il s'agit probablement de la belle-mère de Louis
Beaubien. Elle se nomme Elmire
Charlotte Aubert de Gaspé (1817-1899), fille de Philippe
Aubert de Gaspé (1786-1871), auteur du roman Les
Anciens Canadiens (1863).
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Recherches
: Kevin Cohalan
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Charlotte-Elmire Aubert de Gaspé (1817-1899), née à
Québec, était la fille de Philippe Aubert de Gaspé,
seigneur de St-Jean-Port-Joli et auteur de l'ouvrage
Les Anciens Canadiens. Charlotte-Elmire
avait épousé Andrew Stuart devenu juge plus tard à
Québec. La famille Aubert de Gaspé Stuart aménagea à
Montréal à la fin du siècle, où Charlotte-Elmire finit
ses jours. Leur fille Suzanne-Lauretta épousa Louis
Beaubien de Montréal. Tout ce secteur du Plateau
est parsemé de bâtisses datant du début du XXe siècle.
L'immeuble «Le Coloniale», ancienne fabrique des
vêtements Campbell (sise au 125 de la rue Elmire) date
de 1909. Le mari de Suzanne-Lauretta, devenu
entre-temps l'Honorable Louis Beaubien, était
président de la SSJBM en 1882 et propriétaire de
terres héritées de son père, Pierre
Beaubien, dans ce secteur. Joseph, le fils de
Suzanne et de Louis, fut un maire fort apprécié du
village d'Outremont. Il est vraisemblable que le nom
de la rue Elmire ait été donné en mémoire de la
belle-mère de Louis Beaubien.
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Note
: Suzanne Foisy |
On retrouve dès 1876 des plans de lotissement des
terres de la famille Beaubien où, systématiquement,
les noms des futures rues correspondent à des noms
de membres de la famille. Je vous renvoie à cet
extrait du livre cité par Kevin Cohalan :
«Le
26 mars 1876, le docteur Pierre Beaubien dépose
au bureau d’enregistrement un plan de
subdivision de terrains dans le village de la
Côte Saint Louis qui comprend plusieurs voies
dénommées d’après les membres de sa famille:
Lauretta, Alma, Casgrain, de Gaspé, Beaubien et
Maguire. Cette dernière voie rappelle son
beau-fils, alors établi en Louisiane, le docteur
Hannibal Dellagenga Maguire, né du premier
mariage de sa femme Marie-Justine Casgrain avec
le docteur Charles Butler Maguire.»
Ville
de Montréal, Les rues de Montréal, Méridien,
1995
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Recherches
: Yves Desjardins
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Notre
ami Justin Bur (membre de la SHGP, de Mémoire
du Mile End et des Amis
du boulevard Saint-Laurent) apporte
d'autres éléments à la discussion. Il est
d'accord que la dénomination «Elmire» rend
hommage sans doute à la belle-mère de Louis
Beaubien.
Il nous communique le PDF (ci-joint
un extrait) du plan de lotissement en date
du 26 février 1876, où l'on voit déjà la rue Elmire
indiqué. La signature «Louis (?) Beaubien» y
paraît, au-dessus de l'inscription «Propriétaire
Actuel». Justin mentionne que la rue Elmire
paraît également dans l'atlas Hopkins de 1879.
Le
nom remonte alors à au moins 1876 et la date de
1890 serait dans un sens erronée, signifiant
plutôt le moment où Beaubien a cédé certains
droits à la municipalité de Saint-Louis du
Mile-End.En regardant le plan, on voit aussi une
rue Stuart (aujourd’hui Hôtel-de-Ville) —
nom de famille de l'épouse de Louis Beaubien, Suzanne Lauretta Stuart — &,
à l'extrémité nord du plan, sûrement aussi pour
elle, une rue Lauretta (aujourd'hui
Saint-Viateur). Notons également que Lauretta
Stuart avait une sœur du nom d'Alma! La rue Alma, entre
de Gaspé & Henri-Julien, existe toujours au
nord de la voie ferré, mais se confond au sud
dans le terrain vague qu'on appelle le Champ des
possibles.
L'avenue
Casgrain emprunte le nom de famille de la mère de
Louis Beaubien, Marie-Justine
Casgrain, tandis que «Maguire» est celui
du fils en premières noces de cette dernière, soit
le demi-frère de Louis, Hannibal Dellagenga
Maguire (1826-?), dont les prénoms insolites
rendent hommage au pape
Léon XII (Annibale Sermattei della Genga,
1760-1829), sous le pontificat duquel il
est né.
L'avenue
de Gaspé serait nommée soit toujours pour Elmire
Charlotte Aubert de Gaspé ou, plus largement, pour
célébrer l'alliance entre les familles de Gaspé
& Beaubien.
L'«avenue
Beaubien» qui coupe la rue Maguire est aujourd'hui
la rue Saint-Dominique.
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Note
: Kevin Cohalan
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Petit détail: la
signature du Propriétaire Actuel est celle du père de
Louis, Pierre Beaubien. Difficile à lire, mais le
livre de renvoi nous confirme que Pierre était encore
propriétaire à ce moment, à l'âge de 79 ans.
Si jamais vous voulez enquêter plus loin sur les
Beaubien, je crois que Josée Laplace (ancienne
administratrice de Mémoire du Mile End) a fait des
recherches sur la famille. Elle espérait faire
renaitre le nom de Lauretta à côté de celui d'Alma
pour les passages piétonniers prévus dans le secteur
du Champ
des possibles.
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Recherche
: Justin Bur |
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Adresses d'intérêt
patrimonial |
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Mis à jour le :
2014-01-02
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