rue JEANNE-MANCE
Origine
Anciennement
4 novembre 1914
rue Mance-Jeanne
rue Racine,
rue Mance,
rue Upper-St-George,
rue Saint-Sulpice,
rue Saint-George
Données historiques
Familière avec le soin des malades et désireuse de se rendre en Nouvelle-France, Jeanne Mance (1606-1673), native de Langres, rencontre Angélique Faure, veuve de Bullion*, qui lui offre de défrayer les coûts d'établissement d'un hôpital dans la colonie. Devenue membre de la Société Notre-Dame, elle s'embarque avec Chomedey* de Maisonneuve* en mai 1641. Ville-Marie est fondée en 1642. Jeanne Mance ouvre à l'intérieur du fort son premier Hôtel-Dieu. Après plusieurs voyages en France, elle ramène, en 1657, des religieuses de La Flèche à qui elle confie l'hôpital, déménagé sur la rue Saint-Paul, puis sur la rue Saint-Urbain.
L'histoire du parc commence dans la deuxième moitié du XIXe siècle avec l'aménagement du parc Mont-Royal et l'acquisition par la Ville des terrains de la montagne, qui regroupent la pente de la montagne jusqu'à l'avenue Esplanade, entre l'avenue des Pins et l'avenue du Mont-Royal. Aujourd'hui séparé en deux par l'avenue du Parc, ce piedmont est alors un tout morcelé par des accidents géographiques qui invitent à des usages différents.
La partie du parc Mont-Royal situé à l'ouest de l'avenue du Parc (avenue alors inexistante) présente une surface plane bien entretenue et un monticule connu sous le nom de *Fletcher's Hill+: cet espace est utilisé dans les années 1875-1880 comme terrain de golf et comme lieu d'exercice militaire, le monticule servant de poste d'observation. L'ensemble est identifié par la population anglophone sous le surnom de *Fletcher's Field+ que les francophones traduisent parfois par *Ferme Fletcher+. La partie à l'est présente un aspect moins intéressant: on y trouve du sud au nord une mince bande de terre longeant l'Hôtel-Dieu, une carrière (nord de Duluth), une baissière où se ramassent les eaux au printemps. Ce *champ des oubliés+, comme le surnomme les quelques résidants du voisinage, ne fait pas l'objet d'aménagement avant le début du XXe siècle, si l'on excepte les estrades et les bâtiments annexes construits pour l'Exposition provinciale lorsque celle-ci déborde de son site officiel, au nord de l'avenue du Mont-Royal. Sans doute la disparition de l'Exposition provinciale après l'incendie de 1896 est-elle l'occasion d'entreprendre des travaux d'aplanissement. Le terrain adopte alors la même dénomination officieuse de Fletcher's Field que la partie à l'ouest de la nouvelle avenue du Parc* ouverte depuis 1883. Officiellement cependant, ce parc fait partie du parc du Mont-Royal.
En 1910, à l'occasion du Congrès eucharistique, un mouvement se dessine dans la population, orchestré par une campagne de presse demandant la dénomination de ce parc en hommage à la fondatrice du premier Hôtel-Dieu de Montréal dont l'hôpital est situé à proximité. Devenu rapidement populaire, ce nom officieux reste attaché au parc jusqu'en 1990, au moment de son officialisation.
Source : LA VILLE DE MONTRÉAL. Les rues de Montréal-Répertoire historique. Montréal, Méridien, 1995, 547 p
Description sommaire de la voie

Notes
Le dehors et le dedans
Jeanne Mance fut dès le début considérée comme étant d'importance égale avec Maisonneuve :
Il s'agit notamment d'un passage de l'Histoire du Montréal (oui, c'est bien 'du' et non 'de') de Dollier de Casson, supérieur des Sulpiciens, premier historien de Montréal, qui a obtenu beaucoup de ses renseignements directement de Jeanne Mance elle-même. Le texte fut rédigé vers 1672 ou 1673.
Le passage décrit la rencontre à Paris en 1641 de Jeanne Mance et Jérôme Le Royer de La Dauversière, celui qui fut le vrai instigateur de la fondation de Montréal. En s'adressant à Jeanne Mance, Jérôme Le Royer " …lui avoua le besoin qu'ils avaient d'une personne désintéressée comme elle, qu'ils avaient bien une personne d'engagée pour le dehors et la guerre [c'est-à-dire, Maisonneuve], mais qu'il leur était nécessaire d'avoir une personne comme elle qui eût le soins du dedans... ".
Voir François Dollier de Casson, Histoire du Montréal, Nouvelle édition critique par Marcel Trudel et Marie Baboyant, Éditions Hurtubise, 1992, p. 60.
L'on trouve également (p. 49-50) dans le même livre une allusion à " …cet illustre commandant [Maisonneuve] et…cette personne choisie pour les malades et les blessés [Jeanne Mance]… " comme étant " …ces deux personnes que le Ciel a élues… ". Voici le passage en question :
" …il fallait que la Providence divine disposât quelque illustre commandant pour ce lieu, lequel fût homme de cœur, vigoureux, d'expérience et sans autres intérêts que ceux de l'éternité.
" Outre cela, il fallait que la même Providence choisît une personne pareillement dégagée pour y venir avoir le soin des pauvres malades et blessés, en attendant que, le monde se multipliant, elle procurât à cette île l'assistance d'un hôpital pour seconder ou tenir la place de cette personne. Sur quoi, il est à remarquer qu'il était de besoin que ce fût quelque fille ou femme, à cause que les personnes de ce sexe sont propres à plusieurs choses qui ne se font pas communément si bien par ceux d'un sexe différent, dans un lieu où il n'y en a point. Mais, à vous dire le vrai, il fallait que ce fût une personne toute de grâce pour venir alors dans ce pays si éloigné, si sauvage et incommode ; et il était nécessaire qu'elle fût extrêmement protégée de la main du Tout-Puissant, afin d'y conserver toujours le trésor de sa pureté sans aucun larcin ou véritable ou faussement présumé, vivant parmi les gens de guerre.
" La Providence a miraculeusement opéré toutes ces choses, comme nous verrons dans la suite de cette histoire, qui nous fera également admirer la sagesse de Dieu et son pouvoir. Mais avant que de parler de cet illustre commandant et de cette personne choisie pour les malades et blessés, revenons à l'érection de notre sainte compagnie; aussi bien n'oserions-nous rien dire présentement de ces deux personnes que le Ciel a élues, parce que la main de Dieu qui travaille fortement chez elles, veut faire comme en cachette ces deux ouvrages si nécessaires, sans que nos associés en aient aucune connaissance jusques à l'an prochain, afin qu'ils les reçoivent alors comme une gratification purement céleste. "
Voir François Dollier de Casson, Histoire du Montréal, Nouvelle édition critique par Marcel Trudel et Marie Baboyant, Éditions Hurtubise, 1992, p. 49-50.
Le jour qui a fait basculer l'histoire
"...A la fin de l’été de 1651, M. de Maisonneuve, découragé, angoissé même en voyant sans cesse tomber des colons qu’il aimait et avait mission de protéger, se décida à faire cesser ce carnage coûte que coûte. Il était clair que tous y passeraient à plus ou moins brève échéance. Il se rendrait en France, essaierait d’obtenir des ressources pour ramener un bon nombre de soldats à Ville-Marie. Ou bien, s’il échouait dans sa tentative auprès des Associés de Montréal, il abandonnerait l’œuvre et ordonnerait aux colons de rentrer en France.
C’est alors que Jeanne intervint. Sa confiance en la Providence lui avait soudain inspiré le moyen de venir au secours de tous. Elle se rendit chez M. de Maisonneuve et lui dit qu’ « elle lui conseilloit d’aller en France, que la fondatrice lui avoit donné 22 000 livres pour l’hôpital, lesquels étoient dans un certain lieu qu’elle lui indiqua, qu’elle les lui donneroit pour avoir du secours ». M. de Maisonneuve accepta la proposition ..."
Au pied du monument de Maisonneuve, quatre statues, dont celle de Jeanne Mance, que l'on voit ici prenant soin d'un jeune autochtone, évoquent des personnes ayant joué un rôle essentiel dans la fondation de Montréal. Aujourd'hui, Jeanne Mance serait vraisemblablement placée au sommet du monument, à côté de Maisonneuve.

Adresses d'intérêt patrimonial
 
 
 
Iconographie
Jeanne Mance
Rétable dédié à Jeanne Mance situé dans l'église Notre-Dame
Médaillon du reliquaire de Jeanne mance
Mis à jour le : 19-feb-15
© 2007 SHP - Société d'Histoire du Plateau-Mont-Royal