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avenue LAVAL
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Origine
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Anciennement
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12
août 1878
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rue Upper-Sainte-Élisabeth,
rue Sainte-Élisabeth, |
Données historiques |
François de Laval (1623-1708),
éduqué chez les jésuites et ordonné prêtre le 1er mai 1647,
marque un grand intérêt pour les missions étrangères au moment
où la Nouvelle-France a besoin d'un évêque. C'est cependant
avec le titre et les privilèges limités de vicaire apostolique
qu'il s'embarque à La Rochelle, le 13 avril 1659. La colonie
compte alors quelque 2000 habitants regroupés autour de trois
centres: Québec, Trois-Rivières et Montréal. En 1662, en même
temps que Louis XIV le nomme évêque de Québec, le roi crée
le Conseil souverain et lui assigne la deuxième place après
le gouverneur de Mésy. Ce n'est cependant qu'en 1675 que la
Nouvelle-France devient un diocèse autonome. Âgé et malade,
François de Laval se retire en 1688, après avoir choisi Mgr
de Saint-Valier comme successeur. Sous son administration,
le séminaire de Québec (1663) et l'école des métiers de Saint-Joachim
(1668) ont été institués, tandis que le nombre des paroisses
est passé de 5 (1659) à 35 et celui des prêtres, de 24 à 102.
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Source : LA VILLE DE MONTRÉAL. Les rues
de Montréal-Répertoire historique. Montréal, Méridien,
1995, 547 p
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Description sommaire de la
voie |
L'artère débute en grandeur
à la rue Sherbrooke pour se terminer humblement au nord de
la rue Mont-Royal. Elle a alors l'allure d'une ruelle et seules
quelques maisons s'y trouvent. Par contre, celles-ci font
face au petit parc Émile-Nelligan - un havre de paix en plein
centre du Plateau.
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Commentaires : A.C. Grenon |
Photos de Diane St-Julien
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Témoins d'une architecture |
L'avenue Laval a avant tout une vocation
résidentielle. À partir de 1870, elle fait partie d'un quartier
regroupant la bourgeoisie francophone de Montréal. D'ailleurs,
le discret Club St-Denis, un club privé situé au coin de l'avenue
Laval et de la rue Sherbrooke, remonte à cette époque.
Entre les rues Sherbrooke et des Pins, l'avenue Laval est
caractérisée par la présence de très belles maisons de style
victorien en pierre grises. D'autres, toutes aussi belles,
adoptent un style plutôt éclectique. Plusieurs maisons donnent
sur le Square Saint-Louis, un endroit idyllique été comme
hiver. Certaines maisons sont exceptionnelles.
Par exemple, celle située au 3470-76, avenue Laval
a été construite en 1901 pour Pierre Desforges, avocat
et entrepreneur. La maison fait partie de la catégorie " Immeuble
de valeur patrimoniale exceptionnelle " de la Ville de Montréal.
L'architecture est unique et comprend plusieurs styles - il
y a lieu de souligner la magnifique fausse mansarde en cuivre
avec son occulus au centre et, à l'entrée principale qui est
en loggia, les colonnes en granit couronnées de chapiteaux
corinthiens qui supportent un balcon en maçonnerie de pierre.
La maison du notaire Marances de Rosay,
au 3500 avenue Laval, est elle aussi très remarquable
en raison de son style éclectique : toit et mansarde néo-Queen
Anne et portique néo-classique. Contrairement aux maisons
environnantes en pierre grise, la maison de Rosay est en grés
rouge et s'exprime avec beaucoup d'éloquence par son impressionnate
tourelle d'angle. Plusieurs maisons sur le côté ouest de l'avenue
Laval, au nord de la petite rue Napoléon, portent la date
de leur construction (1887).
Au nord de la rue Duluth, les maisons sur l'avenue Laval deviennent
plus modestes. Ce sont surtout des duplex en rangé, construits
en bois et en brique rouge. Par contre, plusieurs maisons
arborent fièrement des portes, balcons et couronnements d'origine.
La maison au 4431, entre les rues Mont-Royal et Marie-Anne,
se démarque car elle est manifestement plus ancienne que les
autres. Il ne faut pas oublier que nous sommes ici en plein
coeur de l'ancien village Saint-Jean-Baptiste.
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Auteur : AC Grenon (2008)
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Personnalités |
Plusieurs personnalités ont vécu sur la
rue Laval. En outre, la Maison de l'Union des écrivains québécois,
au 3492, occupe l'ancienne maison du cinéaste Claude Jutra,
à qui l'on doit des films comme Mon oncle Antoine. Le pianiste
André Gagnon a habité l'ancienne maison d'Émile Nelligan au
3686 Laval (lire "
A greystone dwelling with history ", The Gazette, 11 octobre
2008, F6).
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Le
poète Émile Nelligan (1879-1941), auteur du Vaisseau d'or,
a habité au 3686 de l'avenue Laval entre 1886 et 1892. Par
la suite, il s'est déplacé au 3958 de l'avenue Laval. Pour les personnes qui
désirent découvrir la vie tragique de ce poète, la 2e édition
de l'ouvrage suivant est incontournable : Paul Wyczynski,
Nelligan (1879-1941) Biographie, publié à Montréal en 1987
par Fides. On peut déceler au 3958
de l'avenue Laval, sur le mur à la gauche de la porte principale,
les traces des quatre clous retenant la plaque qui identifiait
autrefois la maison. Une plaque se trouve maintenant au 3686.
Pourquoi a-t-on cru bon d'identifier la maison où Nelligan
a vécu entre les ages de sept et treize ans, alors que la
maison dans laquelle il a tout probablement rédiger plusieurs
de ses plus grand poèmes, demeure dans l'ombre? On a peut-être
voulu mettre en valeur le Square Saint-Louis : d'ailleurs
un buste en bronze à la mémoire d'Émile Nelligan, oeuvre de
Roseline Granet, est situé à l'angle de l'avenue Laval et
du Square Saint-Louis.
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Un peu d'histoire |
En 1910,
le XXIe Congrès eucharistique international, le premier à
se tenir en Amérique, a lieu à Montréal et une immense procession
clôture les célébrations. La procession traverse la ville,
à partir de l'église Notre-Dame jusqu'au pied Mont-Royal où
avait été dressé un immense baldaquin, sur les terrains de
ce qui s'appelait alors "Fletcher's Fields" et qui deviendra
à la suite de cette grande manifestation le parc Jeanne-Mance.
L'avenue Laval fait partie de la route empruntée par la foule
(voir photo ci-jointe, de la rue Laval à l'intersection de
la rue Roy, prise avant le début de la procession juste devant
l'ancienne église Saint-Louis de France).
À partir des années 1920-30, l'avenue Laval, tout comme les
rues avoisinantes, est délaissée par la bourgeoisie francophone
à la faveur d'immigrants provenant de plusieurs pays d'Europe.
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Auteur : AC Grenon (2008) |
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Le tissu social du quartier change en raison
du grand nombre d'émigrants arrivés à Montréal à partir du
début du 20e siècle :
Après avoir été relativement faible pendant les dernières
décennies du 19e siècle, l'immigration à destination du Canada
reprend de la vigueur […]. Ce mouvement […] touche
aussi Montréal. En 1911, on recense plus de 85, 000 Montréalais
nés à l'étranger. La vague migratoire de cette période se
distingue des précédentes par la diversité accrue des pays
d'origine. Près de 9% de la population de la ville est née
dans les îles britanniques, mais 7% vient d'Europe continentale.
Parmi ce dernier groupe, la Russie fournit le plus fort contingent
(13 634), suivie de loin par l'Italie (4 754).
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Extrait de
l' Histoire de Montréal depuis la Confédération,
2e éd. augmentée, Boréal, 2000, aux pages 160-161) de Paul-André Linteau |
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En raison de cette transformation sociale,
les plus petites maisons de la rue Laval abritent de plus
en plus des familles immigrantes et parfois un ou deux " chambreurs
" qui permettent d'arrondir les fins de mois; quant aux grandes
maisons près du Carré Saint-Louis, plusieurs sont divisées
en logements ou converties en pensions. C'est seulement à
partir des années 70 que la valeur patrimoniale de l'avenue
Laval et du quartier avoisinant est reconnue et que le travail
de restauration et de rénovation débute. Ce travail est bien
amorcé et l'avenue Laval est aujourd'hui un élément important
du quartier dynamique qu'est devenu le Plateau.
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Auteur : AC Grenon (2008) |
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L'avenue LAVAL vue par les peintres |
À gauche "Rue Laval", acrylique sur toile, 1970
(coll. Société historique de Saint-Boniface, fonds Claude-Dorge),
à droite "Mont-Royal de la rue Laval" acrylique sur
toile de 114 x 114 cm 1970, (coll. de Michel Le Mieux). Ces
oeuvres ont été peintes par Pauline Morier artiste sur
laquelle Bernard Mulaire a écrit un article dans notre bulletin
trimestriel d'automne 2013.
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Photo de gauche : Martine Bresson
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Recherches : Ange Pasquini & Bernard Mulaire |
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"Scène dhiver au Plateau Mont-Royal" présente
l'avenue Duluth vue angle des avenues Duluth et Laval, côté
sud-est. Ce Nihonga
6 x 6 a été réalisé par l'artiste-peintre Miyuki Tanobe, originaire
du Japon et québécoise d'adoption qui peint à
l'aide de techniques orientales anciennes des scènes
du Québec traditionnel. |
Photo : Galerie
Valentin |
Recherches : Ange Pasquini
& Claude Gagnon
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Mis à jour le :
19-feb-15
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© 2007 SHP - Société d'Histoire
du Plateau-Mont-Royal
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