avenue HENRI-JULIEN
Origine
Anciennement
29 mai 1911
rue Sanguinet,
chemin des Tanneries,
rue des Carrières,
avenue de l'Hôtel-de-ville,
rue Back River,
rue Robin
Données historiques
Le peintre et illustrateur québécois Henri Julien (1852-1908) publie dès 1874 (dés l'âge de 22 ans), dans le Canadian Illustrated News, des scènes du Nord-Ouest canadien. En 1888, il est nommé directeur artistique au Montreal Star. Ses caricatures humoristiques et ses bandes dessinées sur l'actualité politique, et notamment sur Wilfrid Laurier*, attirent l'attention du Canada entier. Ses dessins illustrent également les ouvrages de nos écrivains, comme Louis Fréchette* ou Philippe Aubert de Gaspé* (voie parallèle).
Source : LA VILLE DE MONTRÉAL. Les rues de Montréal-Répertoire historique. Montréal, Méridien, 1995, 547 p
Description sommaire de la voie
L'avenue Henri-Julien est très longue - elle débute au Carré Saint-Louis et se termine dans l'arrondissement Ahuntsic-Cartierville, un peu avant le Parc Henri-Julien et tout près du cimetière Back River. Sa proximité au cimetière explique peut-être un des anciens noms portés par la rue, soit " Back River Road " : le cimetière est relativement proche de la rivière des Prairies, que les anglophones de Montréal nommaient " Back River ".
Pour les fins de notre description, cependant, nous nous limiterons à la partie de l'avenue qui se trouve dans l'arrondissement du Plateau Mont-Royal, c'est-à-dire la partie qui débute au Carré Saint-Louis et qui se termine aux voies ferrées, lesquelles marquent le périmètre " nord " de l'arrondissement (il faut bien comprendre que les montréalais utilisent, pour se déplacer, des repères qui n'ont rien à voir avec les véritables points cardinaux - on n'a qu'à consulter une carte de la Ville pour s'en rendre compte).
À partir du Carré Saint-Louis et en montant vers le " nord ", plusieurs édifices attirent notre attention.
Premièrement, des dépendances annexées à la très belle maison située sur le Carré Saint-Louis, du côté est de l'avenue Henri-Julien, suscitent des interrogations. Pourquoi a-t-on construit des dépendances aussi importantes? Et d'un style aussi hétéroclite? Fort heureusement, malgré la taille des bâtiments, ceux-ci ne dérogent pas à l'ensemble : ils ajoutent plutôt un cachet particulier à cette partie de la rue.
L'appartement Frontenac (connu aussi sous le nom Louis IX), situé au 3630, avenue Henri-Julien et dessiné par l'architecte Joseph-Émile Vanier, impressionne par ses allures de petit château.
Une sèrie de  dessins de Henri Julien de 1880Un autre édifice aux allures de château se trouve au 3721, avenue Henri-Julien, coin avenue des Pins. Il s'agit du manège des Fusiliers du Mont-Royal, un bataillon francophone qui remonte au 19e siècle. D'ailleurs, sur le site Web des Fusiliers du Mont-Royal se trouve le dessin suivant, qui illustre très bien le style du peintre et illustrateur Henri Julien.
Au coin de l'avenue Henri-Julien et de la rue Rachel, se trouve un ensemble de trois édifices d'une grande valeur patrimoniale. Comme plusieurs autres édifices patrimoniaux au Québec, l'ensemble a été construit grâce aux efforts de religieux mais aujourd'hui, un seul de ces bâtiments, soit l'Église St-Jean-Baptiste, conserve sa vocation originale. Le décor néobaroque ou italien de l'intérieur est somptueux. Trois orgues Casavant (deux dans l'église et un dans la chapelle) ainsi que les grandes qualités acoustiques de l'église et de la chapelle en font un endroit de prédilection pour les concerts et les récitals.
À côté de l'église, entre l'avenue Henri-Julien et la rue Laval, se trouve l'ancien Hospice Auclair, maintenant transformé en condos haut de gamme.
Enfin, la troisième partie de cet ensemble patrimonial est situé en face de l'église. Il s'agit de l'ancienne Académie Marie-Rose, devenue par la suite le Collège Rachel et aujourd'hui transformée en maison de retraite.
À l'endroit où l'avenue Henri-Julien croise aujourd'hui l'avenue du Mont-Royal, il y a déjà eu un ruisseau. La présence d'un cours d'eau situé à l'extérieur de la ville rendait l'endroit propice, au 18e siècle, à l'installation de tanneries, une industrie pour le moins malodorante et polluante, d'où la nécessité d'éloigner de telles installations des centres urbains. Aussi, le tannage des peaux requiert une quantité importante d'eau. Un peu plus à l'est, là où se trouve aujourd'hui le Parc Laurier, se trouvaient des carrières. D'où la provenance de deux des noms qu'a déjà porté l'avenue Henri-Julien : chemin des Tanneries et rue des Carrières.
Quant au ruisseau, celui-ci continue sans doute sa course aujourd'hui, mais loin de la lumière du jour (voir Marian Scott, " Lost Rivers - Water, Water Everywhere " The Gazette (18 avril 2009) B3 et UnderMontréal pour une carte démontrant le chemin approximatif emprunté par le ruisseau et par plusieurs autres cours d'eau, aujourd'hui enfouis sous les rues de Montréal).
En 2006, le duplex situé au 4154-56 Henri-Julien, s'est mérité un prix "lauréat" (catégorie résidentielle) décerné par la Ville de Montréal dans le cadre de la 16e édition de l'Opération patrimoine architectural de Montréal. Très bien conservé, ce duplex est l'exemple par excellence du type d'habitations caractéristiques du Plateau Mont-Royal.
Au 4750, avenue Henri-Julien, se trouve un édifice moderne et assez imposant, utilisé à plusieurs fins depuis sa construction dans les années 70. Cette construction logeait à l'origine l'École secondaire Émile-Nelligan. Le 16 mai 1985, l’École de technologie supérieure (ETS) du réseau de l'Université du Québec, acquiert l'immeuble de la Commission des écoles catholiques de Montréal. L'acte de vente fait référence au lot 355 du Village de la Côte St-Louis, ce qui nous permet de constater que cet ancien village créé en 1846 et annexé à la Ville de Montréal en 1893, a laissé des traces. L'édifice a subi des dommages lors d'un incendie le 6 décembre 2005 . Parmi les occupants actuels, se trouve l'École nationale d'administration publique, au 5e étage.
Juste au sud des voies ferrées qui délimitent la partie nord de l'arrondissement se trouve un site patrimonial exceptionnel : le Carmel, un ensemble conventuel monastique occupé par les Carmélites depuis sa construction en 1896. Le monastère, a été classé monument historique le 19 juin 2006.
À l'ouest du Carmel se trouve un immense terrain vague laissé à l'abandon depuis plusieurs années par la société Canadien Pacifique, qui a utilisé le terrain comme cour ferroviaire. Aujourd'hui, quelques rails rouillés en demeurent les seuls vestiges car la nature a réussi à reprendre ses droits sur ce terrain : elle offre aux passants curieux qui le veulent bien, l'occasion de découvrir un merveilleux petit écosystème. Voici un extrait d'un texte préparé pour les fins de visites guidés de ce terrain, organisées par Roger Latour et Bronwyn Chester, les 17 et 19 juillet 2008 :
 
Des dizaines, voire centaines, d'espèces de plantes ont trouvé leurs conditions idéales dans ce coin libre et ensoleillé. Ces espèces pionnières travaillent le sol compacté, le nourrissent et le préparent pour les espèces qui exigent plus d'ombre et un sol plus riche. Également, ces pionniers fournissent de l'habitat et de la nourriture à plusieurs espèces d'insectes, d'oiseaux et de mammifères; nous, être humains, inclus, […] Ce site consiste en plantes libres en train de paysager un coin de notre ville. Pendant qu'il reste libre, faisons la connaissance de ses habitants.
 
Le terrain est parfois décrit comme le "Jardin Roerich" et ce, grâce aux efforts de Emily Rose Michaud.
Il a aussi été décrit, de façon fantaisiste, comme le "Parc des assassins".
Ce coin naturel mais quelque peu oublié termine notre périple sur l'avenue Henri-Julien. Il est réjouissant de constater que, même dans un arrondissement aussi peuplé que celui du Plateau Mont-Royal, il est encore possible de trouver de tels endroits. D'ailleurs, il convient de noter que la petite ruelle à l'est de l'avenue Henri-Julien, entre le Carré Saint-Louis et l'avenue des Pins a fait l'objet de re naturalisation, grâce aux efforts des résidents et de l'arrondissement (voir l'article du Plateau une première ruelle champêtre). Donc, tant au sud qu'au nord de l'avenue Henri-Julien dans l'arrondissement Plateau Mont-Royal, la nature reprend du terrain!
Recherches: AC Grenon (juillet 2009)

Petite histoire de l'avenue Henri-Julien
Entre le Carré Saint-Louis et la rue Rachel, les résidents de l'avenue Henri-Julien et de la rue Drolet sont étroitement liés, grâce en partie au Parc Jean-Jacques Olier et à la belle ruelle entre les deux artères. Ainsi, plusieurs des histoires et témoignages qui se trouvent sous les rubriques " rue Drolet " et " Parc Jean-Jacques-Olier ", de ce site Internet, s'appliquent tout autant à l'avenue Henri-Julien.
Il convient aussi de faire référence à un témoignage particulier, celui que Bronwyn Chester membre de la SHGP a publié dans la revue Canadian Geographic (juillet/août 2008) intitulè "A rose for Roland".
Source : AC Grenon (juillet 2009)
Adresses d'intérêt patrimonial
 
 
 
Iconographie
Henri Julien
Scènes de rue en 1987
Mis à jour le : 19-feb-15
© 2007 SHP - Société d'Histoire du Plateau-Mont-Royal